Les deux types d'interventions chirurgicales


La chirurgie conservatrice (autrement appelée tumorectomie ou segmentectomie)

Elle consiste à retirer la tumeur et une petite quantité de tissu afin de garder la plus grande partie du sein. La décision sera prise en concertation entre la patiente et le chirurgien. Cette technique ne peut pas être effectuée dans tous les cas, le résultat esthétique doit être satisfaisant.

La chirurgie non conservatrice (autrement appelée mastectomie)

Le sein est retiré dans sa totalité. Des techniques de reconstruction pourront être proposées soit dans le même temps chirurgical soit après la suite des traitements.

L’analyse des ganglions est nécessaire et dans le cas de petite tumeur, on commence par prélever un ou deux ganglions appelés ganglions sentinelles. S’ils sont négatifs à l’examen direct en anatomopathologie pendant l’intervention (examen extemporané), le curage axillaire ne sera pas effectué et le risque de complications de gros bras (lymphœdème) sera nul. En revanche, s’ils sont positifs, le curage axillaire sera effectué.

L’acte chirurgical est préparé par une consultation avec le chirurgien et l’anesthésiste afin d’expliquer le geste chirurgical et d’apprécier les antécédents médicaux et chirurgicaux de la patiente.

Les effets secondaires de la chirurgie


Ils dépendent de l’acte effectué (chirurgie conservatrice ou non).

  • Les effets immédiats

Ils sont marqués par la douleur et gérés par un traitement antalgique. Parfois un hématome se forme au niveau de la cicatrice ou encore de la rétention de lymphe (lymphocèle) lors du curage axillaire. Généralement traités par simple surveillance avec régression spontanée, ils ne nécessitent que rarement une ponction pour évacuer l’hématome ou le lymphocèle.

  • Les effets tardifs

Plus tardivement, voire plusieurs années après, le lymphœdème, ou gros bras, secondaire au curage axillaire, peut apparaître . Le drainage lymphatique effectué par un kinésithérapeute formé à cette prise en charge peut prévenir d’une part cet effet secondaire, et le gérer dans le cas d’apparition. Les efforts avec le bras du côté du curage axillaire doivent rester limités ainsi que les prises de la pression artérielle, les injections ou les prélèvements sanguins. Peuvent survenir des séquelles fonctionnelles, par une douleur de l’épaule, une raideur associées à une diminution de la force musculaire. Le risque d’infection sur le bras homolatéral à la chirurgie est accru lorsqu’il y a curage axillaire. Une rougeur de la cicatrice peut persister bien après l’acte chirurgical. Le changement de l’image corporelle perturbe aussi l’estime de soi, surtout après une mastectomie totale. La chirurgie de reconstruction a toute sa place, pour retrouver cette image. Elle reste au choix de la patiente, peut être initiée à tout moment après la mastectomie, parfois plusieurs années plus tard.

 

Le port d’une prothèse externe permet de recréer la forme naturelle du sein. Il existe plusieurs types de prothèse externes. Le chirurgien et son équipe sauront vous conseiller et vous accompagner.

Reconstruction mammaire : comment faire son choix ?


Découvrez l’interview croisée, entre Benjamin Sarfati chirurgien plasticien à l’hôpital Gustave Roussy et Catherine Cerisey, patiente.

 

Découvrir davantage de témoignages 

La reconstruction mammaire : quand, quelles techniques ?


Chirurgie du sein et reconstruction immédiate 
Dr Nicolas LEYMARIE

 

Quand la reconstruction mammaire peut-elle être faite ?

La reconstruction mammaire peut être parfois réalisée immédiatement :

  • dans le cas de Carcinomes intra canalaires étendus,
  • de récidives nécessitant l’ablation du sein après chirurgie et radiothérapies antérieures,
  • mastectomie prophylactique chez les patientes à risque génétique BCA1/2est prise en charge à 100% dans le cadre de l’ALD (affection de longue durée). Des dépassements d’honoraires sont pratiqués dans certains établissements.

Elle peut également être réalisée de façon diférée quand le souhaite la patiente.

 

Les techniques de reconstruction mammaire

Les techniques proposées sont multiples, et adaptées à chaque femme

  • La pose de prothèse interne
  • La reconstruction par lambeau ( de muscle Grand Dorsal, abdominal de DIEP,  fessier ou encore face interne de cuisse)
  • Le lipofilling ou lipomodelage

Chaque technique a ses avantages et inconvénients, une discussion entre vous et votre chirurgien permettra de trouver la meilleure solution adaptée à chaque contexte.

 


La pose de prothèse interne est plus simple, plus rapide et ne nécessite pas de cicatrice supplémentaire. Mais elle donne un aspect plus figé, l’autre sein peut nécessiter d’être retouché et la prothèse peut s’altérer et nécessiter d’être changée.


 

 

 

 

 


La reconstruction par lambeau présente l’avantage d’obtenir un résultat plus naturel, et persistant dans le temps.

En revanche, le prélèvement du lambeau au niveau du dos crée une nouvelle cicatrice, et le parcours est plus long puisque 12 à 18 mois sont nécessaires, afin d’obtenir un résultat esthétique satisfaisant.


 

L'avis de notre expert, Dr Nicolas Leymarie


Colloque 2017 – « Les nouvelles approches dans le cancer du sein » 

Quels sont les grands enjeux de la chirurgie du cancer du sein ? – Dr Nicolas Leymarie

 

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